Comment reconnaître un deuil pathologique ?

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On entend souvent l’expression « faire son deuil ».

Faire son deuil signifie parvenir à continuer sa vie en ayant éloigné les émotions négatives telles que la tristesse, la colère, la dépressionFaire son deuil signifie parvenir à couper le lien de souffrance et à maintenir le lien d’amour avec son proche disparu (souvenirs, qualités, mais aussi défauts du défunt, bons moments partagés, souvenir de ses expressions et « gimicks »).

Le deuil, comme précisé dans mon article précédent, est un processus (bien que difficile) naturel, qui dure généralement entre 6 mois et 1 an. Il peut durer jusqu’à 2 ans selon les personnes et s’il s’agit d’un deuil compliqué, c’est-à-dire survenu à la suite d’un accident, d’un suicide, d’un accident de santé brutal, de type arrêt cardiaque, du deuil d’un parent, du deuil d’un enfant

On parle de deuil pathologique quand, passée la période du deuil « naturel » la personne reste « coincée » dans l’une des étapes du processus de deuil :

  • Le déni « ce n’est pas vrai, elle n’est pas morte, elle va revenir bientôt »
  • La dépression « il me manque tellement, je ne pourrais pas continuer sans lui »
  •  La colère « si son employeur ne l’avait pas poussé à bout, on en serait pas arrivé là ! »
  • Ou encore le marchandage « si j’avais été plus présente et attentive, cela ne serait pas arrivé » […]

Le tout, avec la culpabilité qui va avec. Les pensées négatives associées sont en boucle.

Dans ce cas, on remarque une fixation sur l’un des états émotionnels associés (déni, tristesse, colère,…) et le cours de la vie ne peut pas reprendre ou bien la vie de la personne est altérée par cette souffrance chronique et ces pensées récurrentes.

On reconnaît le deuil pathologique aux signes suivants (plusieurs combinés le plus souvent):

  • Un traumatisme de séparation : Le traumatisme de séparation peut se déclencher si vous viviez une relation fusionnelle avec la personne décédée (un bébé par exemple).
  • Des symptômes physiques : On constate une augmentation de la mortalité dans les deux ans suivant la perte d’une personne proche. Notamment via le syndrome du cœur brisé, les crises cardiaques ou encore les accidents vasculaires cérébraux. Des affections cardio-vasculaires, des ulcères et des maladies coronariennes peuvent se développer à la suite d’un deuil bloqué. Cette somatisation peut avoir un lien avec le fait d’être plongé.e dans un sentiment de culpabilité intense.
  • Une culpabilité exacerbée : Sur le plan émotionnel, la tristesse liée au deuil pathologique devient envahissante et conduit à une véritable détresse psychologique qui retentit à tous les niveaux de la vie.
    Vous pouvez manifester un fort sentiment de culpabilité et vous en vouloir pour beaucoup de choses du quotidien.
    Au fur et à mesure des ruminations vont s’installer, qui n’ont pas, une fois de plus, nécessairement de rapport avec la personne défunte. Un processus dauto-dévalorisation se met alors en place, affectant fortement l’estime que vous avez de vous.
  • Des accès mélancoliques : On parle aussi d’épisode dépressif majeur. Dans tous les deuils, il existe une phase dépressive « normale », qui fait partie des étapes constituant le travail de deuil. C’est généralement celle qui dure le plus longtemps.
    Cependant, lorsque les symptômes propres de la dépression se détachent de l’expérience du deuil pour devenir une maladie à part entière, alors il s’agira effectivement d’une complication psychologique et donc d’un signe de deuil pathologique.
  • Des épisodes maniaques : Cet accès maniaque est souvent rattaché à un déni de la mort extrêmement marqué. Vous ne ressentez plus d’abattement et vous êtes dans une forme de surexcitation.
  • Des troubles de l’addiction : Les comportements dépendants font partie des symptômes fréquents d’un deuil non fait. Pour faire face à la perte douloureuse, vous avez pu sombrer dans la consommation de substances toxiques. Pour apaiser les émotions qui vous semblent trop dures à vivre à la suite de ce drame, il est probable que vous ayez commencé à boire sans contrôle, à fumer ou à prendre des drogues.
    Tout le monde ne devient pas accro : c’est un terrain fertile, propre à chacun, mêlant histoire génétique et individuelle, qui va être à l’œuvre en amont. La perte et le deuil sont alors des déclencheurs du trouble de l’addiction.
  • Des comportements à risques : Lors d’un deuil, il est normal d’avoir des pensées noires en lien avec la souffrance extrême qui est éprouvée, mais cela reste temporaire, à la marge. Cependant, si ces idées suicidaires durent plus que de raison et engendrent des comportements à risques, la question du deuil pathologique doit se poser.
    Mises en danger, tentatives de suicide, refus de s’alimenter : la réaction à la perte d’un être cher va prendre des proportions hors de contrôle dans le cas de certains deuils pathologiques.
  • L’isolement majeur : Si vous souffrez d’un deuil pathologique, vous avez probablement préféré vous retirer de votre sphère sociale, dans une forme d’isolement majeur qui persiste bien au-delà d’une année. En effet, le changement de comportement après un deuil est normal, s’il ne se prolonge pas dans la durée.
    Les états pessimistes et agressifs que vous expérimentez, mêlés à la difficulté d’investir des activités ou des échanges interpersonnels, renforcent votre volonté de rester à l’écart. C’est extrêmement pénible à vivre, surtout si vous êtes de nature sociable, aimant partager et communiquer avec les autres.
  • La décompensation névrotique : sur un terrain psychique fragile, il s’agit des symptômes de deuil histrionique (désir de rejoindre le défunt, comportements auto-destructeurs,…) et de deuil obsessionnel (dépression chronique, idées compulsives, abattement…).

 

Accès mélancoliques, somatisation, troubles anxieux, mise en danger ou encore addictions : le deuil va prendre, dans certains cas, une tournure pathologique inquiétante.


En plus d’inhiber le travail de deuil effectif, le corps et l’esprit sont malmenés. Pour sortir d’un deuil pathologique et réussir à avancer, un accompagnement psychothérapeutique (accompagné parfois d’un traitement médicamenteux), s’avère alors indispensable.

En complément, je vous propose mon accompagnement pour vous aider à réaliser votre travail de deuil, retrouver votre entrain, votre capacité à vous projeter autrement, et retrouver votre confiance en vous.

A l’occasion de la célébration de nos défunts en ce moment de la Toussaint, peut-être le moment est il venu de le/la laisser partir pour pouvoir reprendre votre vie et continuer à avancer … autrement ?

Anne Pascard – Hypnothérapeute et Praticienne en Neurofeedback dynamique à Saclay.

 

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