“Quand on veut, on peut.” Qui n’a jamais entendu ces mots dans sa vie ? Cette expression est souvent utilisée pour nous pousser à agir, quand nous en avons réellement la volonté. Autrement dit, que le vouloir précède forcément le fait de pouvoir. Sauf qu’il s’agit d’une théorie très généraliste car en pratique… Bien des choses diffèrent ! Voyons cela ensemble dans cet article.
L’intention derrière l’idée
Quand quelqu’un nous dit « Quand on veut, on peut. », l’intention première peut être de rassurer et de vouloir nous motiver à agir. En effet, vouloir les choses est déjà une très bonne base à la mise en place par l’action d’un projet ! Ainsi, tout semble possible dès lors que la motivation est présente, et la persévérance en place.
Il est aussi possible que l’intention soit de nous pousser hors de notre zone de confort, avec ces mots. Ce mantra peut-être là pour nous pousser à nous dépasser, à nous tester, et à voir si l’on va se retrancher derrière des excuses ou croyances limitantes, ou se décider à passer à l’action.
Mais volonté et création de chemin ne sont pas toujours si liées, voire parfois éloignées…
S’il suffisait de vouloir pour pouvoir, bien des choses se décanteraient plus facilement ! Par exemple, en tant que citoyenne, je voudrais que l’inflation soit plus basse. Mais que puis-je y faire concrètement ?
Les freins à l’action
Il y a bien des freins et des raisons légitimes à ne pas pouvoir appliquer cette expression à la lettre.
Qu’il s’agisse de limites physiques, de croyances limitantes ou encore de pathologies ou maladies, bien des cas de figures sont possibles.
En effet, vouloir quelque chose mais ne pas en être capable parce que d’autres choses sont à travailler en soi avant, est un cas de figure aussi courant que possible. Anxiété, manque de confiance en soi et en ses capacités, maladies mentales, traumatismes, deuils en cours… Tant de causes internes qui ne sont pas à prendre à la légère ni pour autant évidentes à déceler.
Le « pouvoir » au sens compétences et capacités pour, précèderait-il le « vouloir » ? Si l’on pense ne pas pouvoir (nous parlons bien ici de la perception des compétences, et pas des compétences réelles) alors il y a fort à parier qu’on ne voudra pas, et qu’on ne se lancera pas dans l’action.
Ainsi, il y a peut-être d’autres étapes avant de pouvoir accéder à la partie mise en œuvre du mantra. Pour autant, cela peut engendrer une pression encore plus conséquente qui sera contreproductive à souhait pour la personne qui entend cette phrase.
L’injonction à la productivité
Il est évident que prononcer « Quand on veut, on peut. » n’est pas voulu comme quelque chose de négatif de prime abord. Cependant, cette expression n’est pas forcément ancrée dans la bienveillance et la considération de l’autre.
Dans une société baignant dans l’injonction à la productivité, il nous est parfois difficile de conscientiser des problématiques que nous ne vivons pas personnellement. On nous dit d’avancer, de produire, d’atteindre des objectifs et de ne pas être dans l’inaction. Nous percevons donc parfois quelques phases de vie chez d’autres que nous ne cernons pas, avec l’envie de motiver ou de voir nos proches « enfin passer à l’action ».
En vérité, il s’agirait plutôt de ne pas chercher à les pousser, mais à les accompagner en leur demandant, à ce moment-là, ce dont ils ont besoin pour se sentir sécurisés et en capacité d’agir. Les juger avec ce type d’injonction n’aidera en rien, voir renforcera la personne dans son impossible action. Cela reviendrait à ignorer le fait que les problématiques existent, tout au long de chacune de nos vies.
Je vous invite à prendre connaissance de mon article sur « Foutez-vous la paix » de Fabrice Midal, pour (re)découvrir un angle d’approche plus ouvert sur soi et sur les autres.
Si cet article vous parle et suscite en vous l’envie d’avancer sur une problématique personnelle, n’hésitez pas à prendre rdv !
Anne Pascard – Hypnothérapeute et Praticienne en Neurofeedback dynamique à Saclay.
