Témoignage : hypnose et maternité, le lien des maux avec la grossesse

hypnose bébé
stéphanie de lavenne

Aujourd’hui, je vous partage une interview de Stéphanie de Lavenne. Une praticienne en hypnose avec qui j’ai pu échanger en détails sur le lien entre les maux et la possibilité de grossesse. Prêt à en découvrir davantage sur le sujet ? Cet article vous attend !

Bonjour Stéphanie ! Pour commencer, pouvez-vous vous présenter ?

Après un parcours de « Business girl », j’ai vu une affiche à un abribus qui disait « il est temps, après avoir réussi dans la vie, de réussir sa vie ». Cette phrase a été un véritable déclic, une véritable prise de conscience pour moi. Malgré tous les bénéfices de cette vie d’avant sur le plan financier, avec de la reconnaissance, du confort, de l’évolution. J’ai ressenti très fortement le besoin de mettre du sens dans ce que je fais et j’ai arrêté mon ancienne activité. Je me suis formée en Hypnothérapie. Je me suis reconvertie comme Hypnothérapeute. Formée à l’IFHE (Institut Française d’Hypnose Ericksonnienne), Praticien 1, Praticien 2, Maître Praticien, je me suis mise à exercer en cabinet, à Versailles. J’ai attiré à moi des enfants, et des femmes principalement.

La femme en tant que mère m’a fortement intéressée. Formée de ce fait à « Hypnonatal » de Lise Bartoli, en 2022, j’ai abordé les questions depuis le désir de l’enfant jusqu’à l’arrivée de l’enfant dans le foyer. J’ai eu l’occasion d’accompagner une dizaine de femmes enceintes.

Comment en êtes-vous arrivée à vous intéresser aux problématiques féminines dans votre pratique d’Hypnothérapeute ?

En réalité je ne me suis jamais intéressée au féminin, j’étais toujours entourée de garçons plus jeune. J’ai commencé à m’intéresser à ces questions récemment. C’est plus les problématiques de maternité qui sont arrivées à moi : problématiques liées à l’âge de la femme avec des inséminations, couples tentant d’avoir des enfants, avec démarches de FIV, sans résultats. Dans mon cercle familial et amical, j’ai également été confrontée à ces questions. Ma sœur, qui enchaînait les fausses couches depuis 2 ans et demi m’a demandé mon aide. Son souci n’était pas la conception mais le maintien du fœtus. C’est ma sœur qui m’a fait confiance la 1ère. C’est grâce à sa demande que je me suis formée à l’Hypnonatal.

En quoi l’hypnose peut-elle apporter quelque chose de différent ou complémentaire aux autres formes de thérapies (médicales ou complémentaires) ?

Quel que soit le sujet, le symptôme qu’on peut traiter en hypnose, les clients que je reçois en hypnothérapie sont souvent adressés par des psychologues, médecins, psychiatres… on est d’avantage orienté sur un travail psychique. On s’aperçoit souvent qu’il y a un désordre émotionnel, psychique qui se trouve à l’origine. Je suis très encline à la pratique holistique. L’hypnose peut intervenir si le médical ne suffit pas à apporter des solutions. Toutes les thérapies apportent énormément, sur des sphères complémentaires. Aujourd’hui la médecine est d’avantage encline à se concentrer sur les résultats pour mesurer les bénéfices pour le patient. Ce qu’apportent les différentes formes de thérapies complémentaires, c’est de se recentrer sur l’humain, de venir rassurer, réapprendre certaines postures de base, qui d’un point de vue émotionnel vont faire du bien.

Pourriez-vous nous partager un ou deux cas qu’il vous a été donné d’accompagner et quels en ont été le / les bénéfices ?

Cas de difficultés pour mener une grossesse à terme

Ma sœur, femme qui a déjà 2 enfants de 5 et 7 ans, au moment ou elle souhaite avoir un 3ème enfant. A ce moment-là, ma sœur a beaucoup d’instabilités dans sa vie (déménagement, sur le plan professionnel…) qui impactent son désir d’enfant. Début de réussite : 1ère grossesse menée jusqu’à 3 mois, puis fausse couche, elle était alors installée à Shangaï. Elle est de ce fait hospitalisée pour cette fausse couche. En creusant avec elle cette expérience-là, j’ai découvert que le personnel hospitalier lui avait mis le fœtus dans un bocal de formol sur sa table de nuit. C’est la 1ère chose qu’elle a vu à son réveil. Elle l’a vécu comme désagréable sans réaliser que son inconscient avait été fortement impacté. Elle a alors enchaîné de multiples fausses couches qui s’évacuaient toutes seules.

En hypnose, nous sommes retournées dans cette expérience traumatique, nous sommes allées transformer, adoucir la situation. Puis nous avons fait une reconstruction hypnotique de vie. Ces 2 séances ont commencé à faire bouger les choses. Nous avons fait une séance toutes les 2 semaines pendant 4 mois. Puis nous avons échangé sur son désir d’enfant, sur sa manière d’aborder son projet de naissance, d’enfant, pour l’expliquer dans le détail.

Nous avons nettoyé le passé. Puis nous avons fait plusieurs séances, sur le projet, le bilan, de quoi as-tu besoin ? puis nous avons travaillé l’aspect relaxation, détente, apaisement pour lui permettre de se sentir zen et confiante dans les prochaines tentatives de conception.

En 3ème séance, nous avons renforcé ce sentiment d’assurance, comme une préparation mentale (visualisation de l’état émotionnel ressenti en tant que mère, capacité à faire confiance en son corps pour recevoir cet enfant). On utilise des voyages à travers le temps, des projections dans le temps, avec le plus de détails possibles.

Puis, nous avons fait une pause dans nos séances, du fait de vacances, pendant 1 mois. Et quand la cliente a repris contact avec moi, elle m’a annoncé qu’elle était enceinte.

Ses sentiments sont alors partagés, entre joie et inquiétude.

Alors nous commençons un travail sur la confiance en soi (1 ou 2 séances), ma cliente s’est sentie bien. Le bébé grossissait normalement, tout se passait bien. A 6 mois de grossesse, nous faisons une séance pour travailler sur les petits désagréments liés à la grossesse. Elle n’a pas ressenti le besoin d’aller plus loin que cela.
Mais il est possible de travailler sur la projection de la naissance, l’accouchement, et le post accouchement.

Aujourd’hui, cette petite fille a 18 mois, elle est en pleine santé. Elle fait la joie de ses parents et de ses frères et sœurs. Cette petite fille tant désirée, occupe une place particulière dans la famille. Elle est particulièrement choyée, notamment par son grand frère.

Cas de grossesse avec vécu post-accouchement difficile

Une femme d’une trentaine d’année vient en consultation il y a 9 mois, et elle m’expose la problématique suivante : elle est enceinte mais elle a extrêmement peur car elle a très très mal vécu le post accouchement de son 1er enfant.

Elle a alors découvert beaucoup de choses par elle-même. Elle avait idéalisé la naissance et le post-partum. Cela ne remet pas en cause sa relation avec son petit garçon de 3 ans. Cette femme s’était retrouvée très seule après son 1er accouchement. Elle n’avait ni parents ni beaux-parents autour d’elle, aidants. Elle avait également développé une forme de colère vis-à-vis de son conjoint. Elle n’avait pas pris la dimension de ce corps avec sa chute d’hormones importante et ses enfants.

Elle n’avait absolument pas envie de revivre tout cela pour sa 2nde grossesse. Une infirmière lui avait recommandé de faire un suivi hypnothérapeutique pour l’accompagner durant sa grossesse.

Nous sommes reparties dans son passé, avons pris en compte le rôle des parents, beaux-parents, conjoint, avec un bilan de la situation passée. Nous avons travaillé sur la relaxation pour calmer ses tensions, très présentes au départ. Puis nous avons créé un lien tout particulier avec cet enfant, un lien mère-enfant pour établir un 1er lien de communication. Tout en prenant en compte chacun dans son foyer, le frère de 2 ans, le conjoint assez absent du fait d’obligations professionnelles. L’objectif était de permettre que chacun se sente bien. Puis on est allées sur le spectre de l’apaisement, la reconnexion (pardon à la mère), au père absent. Nous avons travaillé sur le rôle qu’ils ne pourraient pas jouer sur cette 2nde grossesse, le but était de l’aider à accepter la situation, sans attendre d’eux quelque chose qu’ils ne pourraient pas lui apporter.

Puis elle a appris que son bébé était une petite fille, cela a permis de mettre plus de perspective à ce lien. Nous avons travaillé son soulagement corporel, sur le soulagement de ses crampes.

Puis, nous avons consolidé ce lien mère-enfant. Nous sommes allées chercher le soulagement psychique, cette forme de tranquillité pré-accouchement. A l’approche de l’accouchement, elle s’est mise à douter, nous sommes reparties sur un renforcement d’assurance avec la visualisation de cet enfant à 1 mois, 3 mois, 6 mois, 1 an, pour qu’elle puisse visualiser la place de cet enfant dans la famille, sorti de l’accouchement (technique de futurisation sous hypnose).

Puis gros focus sur comment se plonger dans un état de détente pour voyager en soi et braver la tempête de l’accouchement (image du bouchon en liège sur la mer, la tempête démarre, et le petit bouchon épouse la forme des vagues et se laisse ramener progressivement sur le bord du rivage). Utilisation des métaphores, avec la fleur de lotus avec l’ouverture du col de l’utérus […]

On se projette comme si cette expérience était déjà vécue, et on visualise une naissance réussie de cette petite fille. J’ai également induit une expérience post-accouchement réussie malgré son contexte familial, la chute d’hormones.

J’ai continué à prodiguer des conseils (hors hypnose) sur le positionnement se son bébé, des uns et des autres dans sa cellule familiale, avec aide extérieure.

A la fin de cette 7ème séance, je lui ai proposé une séance en audio d’autohypnose, à écouter le jour de l’accouchement.

Ma cliente va accoucher sous peu, nous envisageons de refaire 2 ou 3 séances post-accouchement. Elle est partie accoucher avec une assurance formidable, très différente de sa 1ère expérience. Elle y est allée sereine, forte, assurée.

Pour conclure, dans quels types de situations féminines compliquées pourriez-vous conseiller aux femmes d’avoir recours à l’Hypnothérapie ?

Elles sont très nombreuses. Les gros sujets seraient :

  • Désir d’enfant
  • Conception
  • Lien entre enfant et mère même durant une grossesse non désirée
  • Le devenir mère
  • L’être mère
  • On peut avoir recours à l’hypnose aux différentes étapes de la vie : adolescence avec quête identitaire,
  • Aide autour de l’endométriose, du vaginisme, pour apporter plus de « confort »
  • Passage à la vie adulte
  • Relation de couple et fondements de la relation de couple
  • Capacité à continuer à travailler tout en gérant la famille, en se sentant femme, libre, s’occupant de soi, à la foi mère, femme dans la relation de couple, réussir à s’épanouir dans toutes ces différentes facettes
  • Dans les grandes phases de changement de rythme : exemple du départ en retraite, pour se reconnecter à sa « magie » intérieure
  • Pour n’importe quel trauma, qui nécessiterait de s’en libérer car il entrave, empêche, provoque de l’angoisse, de la peur […]

Merci à Stéphanie pour avoir accepté cette interview ! Si vous désirez en savoir plus sur les séances qu’elle propose, n’hésitez pas à vous rendre sur son site : langage de soi.

Anne Pascard – Hypnothérapeute et Praticienne en Neurofeedback dynamique à Saclay.

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